Dans l’Eucharistie, le sacrifice du Christ devient aussi le sacrifice des membres de son Corps.
La vie des fidèles, leur louange, leur souffrance, leur prière, leur travail, sont unis à ceux du Christ et à sa totale offrande, et acquièrent ainsi une valeur nouvelle.
Le sacrifice du Christ présent sur l’autel donne à toutes les générations de chrétiens la possibilité d’être unis à son offrande.
EXTRAIT DU MESSAGE DU CARD. TARCISIO BERTONE,
Le devoir primaire du chrétien est l’évangélisation, c’est-à-dire annoncer Jésus Christ et son message de salut jusqu’aux extrémités de la terre. Cette mission ne s’oppose pas au dialogue interculturel et interreligieux, et trouve au contraire dans celui-ci des domaines d’action toujours nouveaux et intéressants. Mais à qui revient-il d’évangéliser ? Sur mandat du Seigneur, pas seulement les Douze, mais également les 72 autres disciples furent envoyés dans chaque ville et lieu : « Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu de loups. N’emportez pas de bourse, pas de besace, pas de sandales… Et s’il y a là un fils de paix, votre paix ira reposer sur lui; sinon, elle vous reviendra » (Lc 10, 3-6). Selon l’interprétation des Pères, les Douze représentent le sacerdoce ministériel, les 72 le sacerdoce baptismal: aux uns et aux autres, le Seigneur confie le devoir d’annoncer la Bonne Nouvelle.
Le Concile Vatican ii a repris le mandat évangélique missionnaire lorsqu’il affirme, dans le décret sur l’apostolat des laïcs Apostolicam actuositatem, au n. 2 : « Il y a dans l’Église diversité de ministères, mais unité de mission. Le Christ a confié aux apôtres et à leurs successeurs la charge d’enseigner, de sanctifier et de gouverner en son nom et par son pouvoir. Mais les laïcs rendus participants de la charge sacerdotale, prophétique et royale du Christ assument, dans l’Eglise et dans le monde, leur part dans ce qui est la mission du Peuple de Dieu tout entier. Ils exercent concrètement leur apostolat en se dépensant à l’évangélisation et à la sanctification des hommes ; il en est de même quand ils s’efforcent de pénétrer l’ordre temporel d’esprit évangélique et travaillent à son progrès de telle manière que, en ce domaine, leur action rende clairement témoignage au Christ et serve au salut des homme s».
Les premières initiatives du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation et l’imminente Année de la foi constituent des occasions propices, surtout pour les laïcs, de repartir avec un élan renouvelé dans l’animation chrétienne des réalités temporelles. A chaque époque historique, il y a eu des pionniers, qui ont apporté un nouvel élan et une nouvelle vigueur au message de salut éternel de l’Evangile: au cours du premier millénaire, ce furent principalement les moines, au deuxième, les ordres mendiants, au troisième — j’en suis convaincu — ce sera le tour principalement des laïcs, comme le démontre également le témoignage de Giuseppe Toniolo.
« Allez, vous aussi, à la vigne » (Mt 20, 4). Cet appel évangélique, que l’Exhortation apostolique Christifideles laici a reprise comme devise sur la vocation et la mission des laïcs, rappelle l’urgence de l’engagement des laïcs. Ce n’est pas en coupant ses racines, ce n’est pas en noyant son identité, ce n’est pas en cachant son appartenance au Christ et, en Lui, à l’Église, que l’on construira un monde plus juste, plus pacifique, plus humain. Il ne peut y avoir de justice s’il n’y a pas de place pour Dieu et pour la conscience; il n’y aura pas de monde plus humain sinon en se tournant vers le Christ, Homme parfait, et en renouvelant dans le moment présent son action et sa pensée, en accomplissant une authentique action catholique.
Avec mes vœux de bon travail, je suis heureux de transmettre la Bénédiction apostolique du Saint-Père et de vous assurer de mon souvenir personnel dans le Seigneur pour le chemin et le témoignage de l’Action catholique dans le monde.
CARD. TARCISIO BERTONE, 27 apr 2012